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Conciliation travail et proche-aidance : un atout pour contrer la pénurie de main-d’œuvre

57 % des personnes proches aidantes occupent un emploi, une réalité souvent méconnue. Or, dans le contexte de rareté de main-d’œuvre, les employeurs ont tout intérêt à prendre en compte ce phénomène. C’est pourquoi Concilivi a lancé un projet pour accompagner les entreprises souhaitant se montrer plus conciliantes à cet égard, en plus de s’entourer d’expert(e)s sur la question. Voici un tour d’horizon des raisons de cette initiative. 

Pour Diane-Gabrielle Tremblay, s’engager au sein du comité sur la proche aidance de Concilivi allait de soi. En effet, la professeure à l’École des Sciences de l’administration au sein de la TELUQ s’intéresse depuis une vingtaine d’années aux effets de la conciliation entre la vie personnelle et professionnelle sur les femmes et les hommes, incluant la proche aidance. « Les conséquences peuvent être majeures, surtout pour les femmes qui assument ces deux rôles, souligne-t-elle, car bien souvent, elles réduisent leurs heures de travail et vont parfois jusqu’à quitter leur emploi à cause de ces responsabilités. »   

Avez-vous déjà pensé à l’inclusion des personnes ayant des responsabilités de proche aidance dans vos conditions de travail?  

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Si elle affecte tout particulièrement les femmes, cette réalité n’est pas exclusivement féminine pour autant. En fait, 45 % des proches aidants sont de sexe masculin, montre une étude menée en 2022 par l’organisme L’Appui pour les proches aidants. On retrouve aussi des personnes proches aidantes dans tous les milieux de travail et ce, peu importe le secteur. Des 2,4 millions de Québécoises et de Québécois qui assument des tâches de proche aidance, 46 % travaillent à temps plein et 11 % à temps partiel, rappelle Guillaume Joseph, directeur général de cet organisme membre du comité de pilotage de Concilivi. « La part des employé(e)s aidant(e)s est donc très significative. Pourtant, le sujet de l’emploi et de la proche aidance est peu connu ou médiatisé », observe-t-il.   

Pour Marie-Ève Leblond, directrice adjointe générale de CAP santé mentale, « il était très important de prendre part à cette initiative de Concilivi, puisque les proches aidants en santé mentale doivent pouvoir bénéficier de la même ouverture que les proches aidants dans d'autres sphères d'accompagnement. » Dans un contexte de pénurie de main-d’œuvre, il est essentiel que les employeurs développent une meilleure compréhension de la réalité de ces personnes afin de mieux les soutenir et surtout, d’éviter leur épuisement, ajoute-t-elle.  « C'est encore plus vrai pour les personnes proches aidantes dans un contexte de santé mentale, à cause de la stigmatisation qui persiste autour de cela, et ce, malgré les avancées des dernières années. »  

 

Une réalité à considérer 

Même si plusieurs personnes portent à la fois le chapeau de proche aidante et de travailleuses, il peut être difficile pour elles de demander l’aide de leur employeur pour mieux concilier ces responsabilités multiples, estime Guillaume Joseph. « Les employé(e)s proches aidant(e)s n’osent pas toujours en parler par peur d’être mis(e)s de côté, de ne pas obtenir de promotion ou d’être jugé(e)s. Ils ou elles ressentent souvent de la culpabilité : celle de ne pas en faire assez pour leur aidé(e), de ne pas être assez performant(e)s ou présent(e)s au travail, de passer moins de temps avec leur famille », explique-t-il.  

Or, les risques d’ignorer cette réalité sont réels, tant pour les gestionnaires que pour les milieux de travail, avertit Amélie Tremblay, chargée de projet conciliation travail proche aidance et coordonnatrice des communications chez Proche aidance Québec. « L’absentéisme, le présentéisme, la baisse de productivité, un climat de travail tendu sont autant de conséquences possibles lorsqu’aucune mesure de conciliation n’est mise en place. » De plus, certaines personnes proches aidantes vont avoir tendance à (sur)compenser au travail et à s’épuiser ou, à l’inverse, à diminuer leurs heures de travail, voire à démissionner, renchérit Guillaume Joseph. 

 

En mode fidélisation 

À l’inverse, développer une meilleure compréhension de cette réalité et mettre en place des pratiques de conciliation ou même une politique de travail qui en tienne compte aura certainement pour résultat d’estomper ces effets négatifs, pense Amélie Tremblay. « On remarque aussi une meilleure attraction et une plus longue rétention du personnel ainsi qu’une augmentation de la motivation, de l’efficacité et de l’engagement au travail. Bref, à long terme, l’inaction risque de coûter plus cher aux employeurs et employeuses que la mise en place d’une réelle conciliation proche aidance-travail. »   

Le fait de mettre sur la table ces questions ouvertement a aussi pour effet de démystifier ce phénomène, non seulement chez les employeurs, mais aussi chez les travailleur(-euse)s, fait valoir Guillaume Joseph. « Les personnes proches aidantes ne se reconnaissent pas toujours comme telles. Elles auront d’autant plus de facilité à le faire, ainsi qu’à aller chercher du soutien, dans un environnement inclusif qui prend en compte leur réalité. » Une ouverture qui, en plus d’être un facteur d’attraction et de rétention de la main-d’œuvre, contribue à une meilleure performance des organisations, résume Diane-Gabrielle Tremblay.   

 

Prendre en compte toutes les facettes de la conciliation 

Un sujet qui interpelle d’ailleurs le Conseil du patronat du Québec (CPQ), également membre du comité de pilotage. « Nous nous préoccupons depuis de nombreuses années du contexte démographique québécois et de son corollaire, la diminution du nombre de personnes en âge de travailler », rappelle Frédéric Lalande, directeur Stratégie et qualification de la main-d’œuvre. C’est pourquoi toute mesure contribuant à ramener ou à maintenir en emploi des travailleurs et travailleuses doit être étudiée et soutenue, soutient-il. « Le CPQ s’est déjà prononcé en faveur d’un engagement des entreprises en matière de conciliation travail-famille. Il apparaît logique, vu le contexte, de prendre en compte toutes les facettes de cette conciliation afin d’accompagner la main-d’œuvre dans les différents événements de la vie. »   

Selon lui, il est évident qu’avec le vieillissement de la population, les besoins en matière de conciliation famille-travail (CFT) pour les personnes proches aidantes augmenteront. « La beauté de la chose, c’est qu’une mesure destinée aux parents de jeunes enfants est peut-être tout aussi bien adaptée aux personnes proches aidantes. Autrement dit, il n’est peut-être pas nécessaire de réinventer la roue. » De plus, dans ce contexte, ces initiatives ne devraient pas être considérées comme une dépense, mais plutôt comme un investissement.    

 

« Ce n’est pas non plus une contrainte, mais plutôt une solution viable à la pénurie de main-d’œuvre », plaide-t-il. D’ailleurs, selon lui, de nombreuses organisations à travers le monde ont déjà constaté les retombées positives de la CFT sur leurs employé(e)s, ainsi que sur leur performance. « Ce ne sont pas des paroles en l’air! Toutefois, la sensibilisation des milieux de travail demeure essentielle pour nous, afin de s’assurer que les mesures soient connues, bien adaptées et, au final, utilisées, particulièrement par les personnes proches aidantes. »   

Or, nul doute que de nombreux employeurs aimeraient prendre cette réalité en considération, mais ne savent pas comment l’intégrer dans leur politique organisationnelle, note Guillaume Joseph. En ce sens, l’accompagnement gratuit offert par Concilivi en matière de conciliation proche aidance – travail est une bonne façon de mettre l’épaule à roue. Une nouvelle cohorte se mettra d’ailleurs en place à l’automne 2024.  

 

Pour en savoir plus : www.concilivi.com/fr/conciliation-proche-aidance-travail  

 

 

Le comité de pilotage du projet, porté par Concilivi  en matière de conciliation proche aidance – travail, compte cinq membres en plus du ministère de la Famille, de la chargée de projet et de la direction générale du Réseau pour un Québec Famille et de l’initiative Concilivi.  

 

Diane-Gabrielle Tremblay,  professeure-chercheure sur la conciliation emploi-famille, Université TELUQ 

  • Depuis vingt ans, Diane-Gabrielle Tremblay étudie la question de la conciliation famille- travail et l’impact de ces différents rôles sur les femmes et les hommes. 

Proche aidance Québec 

  • Fondé en 2000, Proche aidance Québec regroupe 124 organismes communautaires qui soutiennent plus de 41 000 personnes proches aidantes partout au Québec. 

Conseil du patronat du Québec 

  • Le Conseil du patronat du Québec (CPQ) regroupe, représente et défend les employeurs du Québec pour promouvoir un environnement socioéconomique prospère et responsable. Ce regroupement s’intéresse de près aux solutions pour faire face à la pénurie de main-d’œuvre.  

L’Appui pour les proches aidants 

  • L'Appui pour les proches aidants est un organisme ayant pour objectif de soutenir et d'écouter les personnes proches aidantes. L’organisme a mené en 2022 une enquête pour mieux comprendre qui sont les proches aidants. 

CAP santé mentale 

  • CAP santé mentale a pour mission de regrouper, représenter, soutenir et mobiliser les organismes œuvrant auprès des proches de personnes ayant un problème de santé mentale et de porter la voix des proches sur le plan national. 

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